Thé préparé par un goy

Chalom Ouvrakha !

Il faut savoir qu’il existe un interdit de consommer des aliments qui ont été cuisinés par un non-juif. Il s’agit d’une « Takana » c’est-à-dire d’une disposition prise par nos Maîtres pour nous permette de conserver une certaine distance avec les non-juifs.  Comme nous le savons la table rapproche les cœurs, et être attablé avec des non-juifs pourrait créer des relations affectives proches avec eux et conduire à des mariages mixtes qu’à D. ne plaise !

D’autre part, il est à craindre que le non-juif mélange, sciemment ou non, des aliments prohibés par la Torah. Ce sont ces deux motivations principales qui ont conduits nos Maîtres à interdire de consommer les aliments cuisinés par le non-juif.

Les deux règles générales qui régissent cette Halakha sont les suivantes :

1- Toute nourriture qui peut être consommée sans être cuite, n’est pas concernée par cet interdit. Si par exemple le non-juif prépare une compote de pommes, elle ne deviendra pas interdite à la consommation, étant donné que les pommes auraient pu être consommées crues. Il en va de même au sujet d’une eau qui aurait été chauffée par un non-juif. Dès lors que l’eau aurait pu être consommée crue et froide, il n’y a pas d’interdiction à la consommer alors qu’elle a été « cuite » par un non-juif.

2- Toute nourriture qu’on n’a pas l’habitude de servir à des rois hautes personnalités, ou encore que l’on n’a pas l’habitude de servir dans réceptions importantes, ne sont pas concernées par cet interdit.

Nos Maîtres se sont interrogés au sujet de deux problèmes inhérents au café. Peut-on acheter des grains de café grillés par un non-juif ? Si oui, peut-on alors acheter dans un café un café préparé par un non-juif ? (mis à part le problème du lait qui n’est peut-être pas Chamour, et des ustensiles qui ne sont peut-être pas propres à la consommation, problème qui pourra être résolu s’il nous sert un café sans lait dans un verre à usage unique).

Au sujet du café lui-même grillé par un non-juif mais préparé par un juif, les décisionnaires l’ont autorisé puisque même une fois grillés, les grains ne sont pas aptes à être consommés par un roi. Donc, l’interdit ne se pose pas. C’est d’ailleurs sur cela que l’on se repose lorsque l’on achète du café dont la torréfaction a été faite par un non-juif, et lorsque l’on achète du nescafé.

En ce qui concerne notre second problème, l’immense majorité des décisionnaires l’a autorisé pour trois raisons majeures.

- La première est que dans le café, l’élément se trouvant en quantité majeure est l’eau qui n’est quant à elle pas concernée par l’interdit comme précisé plus haut ! Le café qui pourrait peut-être être concerné par le problème est en quelque sorte subalterne et négligeable face à la majorité écrasante d’eau s’y trouvant.

- La seconde est que le café ayant déjà subi une cuisson, on peut se servir du principe bien connu que « Ein Bichoul A’har Bichoul ou A’har Afya (d’après certains) » et considérer l’acte du non-juif comme n’étant pas une cuisson.

- La troisième est que le café ne fait qu’infuser mais la pépite de café elle-même ne sera ensuite pas consommée, elle sera délaissée puis jetée. Donc, sa cuisson est négligeable. Si l’on se fie à cette raison, il ressort que dans le cas du nescafé où la matière du café est elle-même mélangée à la boisson et complètement consommée, ce sera interdit ainsi que l’insinue le Rav Wozner (Chout Chévét Halévy tome 5 chap. 93) zatsal.

Je tiens à préciser que le Ari Zal s’est formellement opposé au fait que l’on consomme le café préparé par le non-juif.

Pour en revenir au cas du thé, pour les mêmes raisons que celles explicitées ci desuus, de nombreux décisionnaires ont autorisé leur consommation alors qu’ils ont été préparés par des non-juifs (cf. ‘Haïm Béyad chap. 15, Vayalkéd Yossef chap. 15, Chaalou Lébaroukh tome 1 chap. 47, Rav Gross dans son fascicule Torat Hadérékh page 82).

Béhatsla’ha !