Perles recueillies en survolant Vayakhel et Pékoudé
Chabat à retardement.
(35,2)"Pendant six jours on travaillera, mais au septième vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l'honneur de l'Éternel; quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort"
Le H'afets Hayim, qui ne ménageait aucun effort pour renforcer ses frères juifs à l'observance des Mitsvots, profita d'un séjour qu'il effectua à St Petersbourg pour parler de l'importance du Chabat et l'impératif pour les commerçants de fermer leur boutique pendant ce saint jour. Un des auditeurs, touché par le message, fit part de son intention d'arrêter de travailler le Chabat, mais demanda au H'afets H'ayim un délai de quelques semaines le temps de s'organiser….Le Rav lui répondit, en substance: si le Chabat m'appartenait je t'aurai accordé avec plaisir un petit délai, mais il se trouve que le Chabat est qualifié de "sacré pour Hachem", comme pour signifier que si les 6 jours de la semaines nous ont effectivement étés accordés, il n'en n'est rien du septième jour qui, lui, a été maintenu chez Hachem.
Je ne suis donc pas en mesure de le réguler en fonction de tes impératifs….
De la simplicité à l'intelligence.
(35,30/31)"Moïse dit aux enfants d'Israël: "Voyez; l'Éternel a désigné nominativement Beçalel, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Il l'a rempli d'un souffle divin; d'habileté, de jugement, de science, d'aptitude pour tous les arts"
Le H'assid Yabets fut témoin de l'Inquisition espagnole. Il constata le paradoxe suivant: lors des terribles épreuves auxquelles les juifs furent confrontés, ils devaient souvent choisir entre la conversion au christianisme ou le renoncement à leur vie. Or le plus souvent ce sont les gens ''simples", ceux qui vivaient la Tora de manière "naïve" et concrète, qui n'hésitèrent pas à donner leur âme pour Hachem et sa Tora.
Alors que ceux dont la foi avait été forgée à l'aide de spéculations philosophiques et de recherches métaphysiques, ceux-là n'eurent, souvent, pas le courage de résister au chantage de l'apostasie.
Le Méchekh H'okhma expliqua ainsi le choix de Bétsalel: il se trouve que la tribu de Yéhouda donna au peuple juif, de par le passé, une figure emblématique du courage et de la simplicité: Nah'chone Ben Aminadav fut en effet celui qui se jeta dans la mer Rouge, persuadé que celle-ci s'ouvrirait. Pour récompenser cette tribu, Hachem leur accorda Betsalel, qui fut l'exemple de la sagesse et de l'intelligence, et qui permit la construction du Sanctuaire!
Miroir
(38,8) "Il fabriqua la cuve en cuivre et son support de même, au moyen des miroirs des femmes qui s'étaient attroupées à l'entrée de la Tente d'assignation."
Ces miroirs que les femmes donnèrent généreusement pour participer à l'édifice du Michkan furent dans un premier temps refusés par Moché. Ils étaient à ses yeux symboles de Yetser Hara puisqu'ils servaient aux femmes juives à séduire leurs maris…
Mais l'Eternel lui demanda de les accepter car ils étaient plus chers à Ses yeux que n'importe quelle contribution: avec ces miroirs les femmes avaient en effet réussi à mettre au monde de nombreux enfants sous l'oppression égyptienne, alors que les maris épuisés par le travail quotidien n'avaient plus la force de retrouver leurs épouses. Celles-ci se maquillaient et grâce aux miroirs dont elles disposaient séduisaient leurs maris pour mettre au monde des enfants.
D'où les femmes puisaient-elles ces forces et ce courage (rappelons qu'enfanter en Egypte était courir un haut risque.)? Pour le Rav Avigdor Miller, il ne fait aucun doute que cette volonté de construire le peuple juif est un héritage des Matriarches: en relisant Berechit nous constatons qu'elles ne désiraient qu'une chose, celle de mettre au monde des enfants qui bâtiront les tribus d'Israel. Cet héritage est celui de chaque jeune fille juive consciente du rôle qu'elle a à jouer dans l'histoire de notre peuple.
Cent pour cent.
(38,27) "Or, les cent kikkar d'argent servirent à fondre les socles du sanctuaire et les socles du voile pour les cent socles cent kikkar, un kikkar par socle."
Les cent socles sont à l'origine des 100 bénédictions quotidiennes que le juif a le devoir de formuler chaque jour, écrit le Baal Hatourim. Quel rapport peut-on établir entre ces deux domaines complètements différents? Le Rav Moché Sterenboukh explique tout simplement: les différentes bénédictions que nous formulons à chaque moment de la journée sont le socle sur lequel nous reposons. En nous accompagnant à chaque instant, elles contribuent plus que toute chose à forger notre Yrat Chamayim.
R. Chmouel Olivier.