Perles recueillies en survolant le Séder de Térouma.
Business oblige.
"Invite les enfants d'Israël à me prendre une offrande de la part de quiconque y sera porté par son cœur, vous recevrez mon offrande" (25,2).
Le terme employé par la Tora pour décrire ce prélèvement est "prenez pour Moi". Le mot Véyikh'ou/Prenez a une connotation marchande, commerciale. C'est pour cela que les Sages du Midrach associèrent ce verset avec un verset de Michlé qui dit: ''Je vous ai donné une bonne part/marchandise, n'abandonnez pas Ma Tora".
Autrement dit, l'attachement à la Tora est comparé au commerce, aux affaires. Rav Davidel de Kotsk ajoutait que dans les affaires nous constatons que l'homme d'affaire ne se décourage pas facilement: s'il n'arrive pas à conclure une bonne transaction, il ne baisse pas les bras car il sait qu'en agissant ainsi il perdra tout et sera en faillite.
Ainsi en est-il de celui qui étudie la Tora: s'il ne voit pas rapidement des résultats encourageants, il ne doit pas se décourager mais au contraire persévérer jusqu’à progresser.
Les trois niveaux de Tsédaka.
"Et voici l'offrande que vous recevrez d'eux: or, argent et cuivre" (25,3).
La Tsédaka est comparée à ces trois métaux.
Lorsqu'une personne donne la Tsédaka alors qu'il est riche et bonne santé, ceci est la Tsédaka idéale, un peu comme celui qui prendrait ses dispositions à l'avance pour acheter la bienveillance du gouverneur afin que celui-ci soit clément, si la conjoncture le nécessite. C'est une Tsédaka "en or".
Mais il y a des hommes qui attendent de tomber malade pour donner: cette Tsédaka est comparée à l'argent. Enfin, il y a ceux qui sont au seuil de quitter ce monde et qui dans ces derniers instants se rappellent de leur devoir de Tsédaka. C'est bien sûr le niveau le plus faible, comparé au cuivre.
Cependant, même en ces moments il est important de donner pour que l'on se souvienne de cette Mitsva lorsque l'âme sera jugée. (Roch, adapté).
Qui éclaire qui?
"Les barres, engagées dans les anneaux de l'arche, ne doivent point la quitter." (25,15).
Retirer les barres de l'arche sainte, c'est transgresser un impératif de la Tora, nous apprennent les maîtres. De nombreuses explications ont été données à ce sujet. Pour le Or Saméah' , il faut se souvenir que pour Rambam, l'allumage des lumières du Candélabre le jour, fait partie du devoir d'améliorer ces lumières.
En effet, en éclairant le jour, il devient manifeste que ces lumières ne sont pas destinées à éclairer le temple, puisque D. n'a pas besoin d'être éclairé. Il en est de même pour l'arche de la Tora: si les barres devaient être présentes uniquement lors des déplacements, nous aurions pu penser qu'elles servent à porter l'arche.
En maintenant ces barres à l'arche même lorsque celui -ci est au repos, nous prenons conscience qu'en réalité, c'est la Tora qui nous porte et pas nous qui la portons.
Eternelle jeunesse.
"Ces chérubins auront les ailes étendues en avant et dominant le propitiatoire et leurs visages, tournés l'un vers l'autre, seront dirigés vers le propitiatoire." (25,20).
Les Sages du Talmud traduisent Kérouvims/chérubins par "ce qui ressemble à l'enfant".
Certains commentateurs en déduisent donc que les chérubins représentaient des visages d'enfants.
Rabbi Simh'a Zissel de Kelm y voyait un message adressé particulièrement aux érudits, aux Talmidé Hakhamims: ceux-ci doivent prendre conscience qu'ils ne sont que des jeunes étudiants et qu'ils sont encore en phase d'apprentissage.
Socrate, rapporte-t-il, a lui-même constaté que la phase ultime du savoir est ce constat que l'on ne sait pas. C'est pourquoi les sages sont appelés "Talmidé Hakhamims", les élèves des sages, comme pour indiquer qu'ils ont toujours soif d'apprendre.
R. Chmouel Olivier.