Perles recueillies en survolant le Séder de Nasso
Recyclage de fautes
"Parle ainsi aux enfants d'Israël : Si un homme ou une femme a causé quelque préjudice (H'ATAT) à une personne et, par-là, commis une faute grave envers le Seigneur, mais qu'ensuite cet individu se sente coupable (ACHMA), Il confessera le préjudice commis, puis il restituera intégralement l'objet du délit, augmenté du cinquième, et qui doit être remis à la personne lésée." (5, 6/7)
Les maîtres nous ont appris (voir les commentaires se rapportant au verset de Hochéa 14,2) que lorsqu'un homme commet une faute involontaire, cela est la résultante d'une faute volontaire commise dans une vie…antérieure. D'ailleurs, lorsque nous procédons au vidouy quotidien (confession verbale) nous évoquons certes nos propres écarts, mais aussi ceux de "nos pères". Comprenons par-là les fautes commises lors des réincarnations précédentes. Pour Rabbi Yossef H'ayim de Bagdad, l'idée est déchiffrable dans le verset cité : H'atat désigne une faute involontaire. Alors que Achma évoque la culpabilité qui découle d'une faute préméditée. Il faut donc lire le verset en comprenant que la faute involontaire est la conséquence d'une faute volontaire. Et en présentant le sacrifice expiatoire, le fauteur aura en tête les erreurs de vies antérieures.
Génération Whatsapp
"Le pontife puisera de l'eau sainte dans un vase d'argile, prendra de la poussière se trouvant sur le sol du tabernacle et la mettra dans cette eau." (5,17)
Deux ingrédients participent donc au processus de vérification de la femme suspectée d'adultère, la femme Sota: l'eau et la terre. Le Talmud de Jérusalem rend la symbolique de ces deux éléments : l'homme comme la femme proviennent d'une goutte de liquide. Et sont amenés à rejoindre la terre. Message adressé donc à la femme et qui n'est pas sans rappeler l'adage des Chapitres des Pères (3,1) : "Saches d'où tu viens et où tu vas, et devant qui tu devras par la suite rendre des comptes". Explication de Rav Méir Simh'a de Dvinsk: un article juridique bien précis se trouvant dans le traité de Baba Kama stipule qu'un homme est "toujours averti". Comprenons, même si le dommage qu'il cause est d'ordre involontaire. C'est donc cela "Saches d'où tu viens". Saches que par nature tu es propice à fauter. Et si nous objectons que celui qui endommage n'est coupable que s'il endommage dans le domaine d'autrui mais pas dans son propre domaine, alors ''Saches où tu vas et devant qui tu devras rendre des comptes". Entendons : ce monde ne t'appartient pas. Tu devras rendre des comptes. Si l'homme intègre que le monde n'est pas le sien et qu'il est a priori avertit de tout écart, alors "il n'en viendra pas à fauter." Voilà donc formulée sous la plume du Rav de Dvinsk et sous la forme du droit civil ce qui justifie la prudence exigée de tout à chacun pour ne pas verser dans le mal : "un homme est toujours averti". Ou, comme le dira le pontife à la femme Sota: "Ma fille, le vin en est en grande parti responsable. L'enfance en est en grande partie responsable."
Extra-ordinaire
"Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : Si un homme ou une femme fait expressément vœu d'être abstème, voulant s'abstenir en l'honneur de l'Éternel " (6,2)
Le mot qu'utilise la Tora pour qualifier le vœu de Nézirout (interdiction de consommer le fruit de la vigne et de se couper les cheveux.) est YAFLI qui évoque l'idée d'un comportement extra/ordinaire c’est-à-dire hors de la tendance humaine générale. Car, comme l'explique Even Ezra, la majorité des hommes cèdent à leurs désirs. Le Nazir est donc tout à fait à contre-courant.
Le Rav Yéh'ezkel Lévinchtein formule l'idée sous-jacente à cette explication de manière tout à fait simple et puissante : "le point central du travail que l'on exige d'un homme est la maitrise de ses envies et son renforcement dans les domaines que la majorité des gens (justement) négligent". C'est cela qui fera mériter au Nazir le qualificatif de "Saint".
Une chaussure adaptée à son pied.
"Parle ainsi à Aaron et à ses fils : Voici comment vous bénirez les enfants d'Israël ; vous leur direz :
"Que l'Éternel te bénisse et te protège !"
Les bénédictions sont formulées au singulier car il ne peut y avoir une seule bénédiction pour tous. L'argent, par exemple, peut être source de bénédiction pour les uns, et source de malheurs pour les autres. Pareil pour le reste. Chacun a donc droit à sa propre bénédiction, celle qui lui convient ! (Méora chel Tora)
R. Chmouel Olivier