Perles recueillies en survolant le séder de Béh'oukotay
Guérison par l'écharpe
"Si vous marchez selon mes lois" (26,3)
Rachi explique qu'il s'agit ici de l'effort investi dans l'étude de la Torah.
Un homme de la communauté juive de Presbourg tomba gravement malade, et les médecins se montraient forts pessimistes.
Les proches se rendirent chez le fameux Rabbi Chimon Sofer pour lui faire part de l'état gravissime du père. Le Rav apporta son écharpe et leur recommanda de la poser sur le front du malade. Celui-ci guérit de sa maladie peu de temps après.
Les élèves du Rav Sofer interrogèrent leur maitre : " Avez-vous utilisé des noms cabalistiques sacrés à l'intention de ce malade ? "
Le Rav répondit : " Non ! Cette écharpe que je porte autour de mon cou, absorbe l'étude intense de la Tora, à laquelle je m'investis jour et nuit depuis longtemps. Or cette Tora "absorbée" est bien le meilleure remède à tous les maux du monde que l'on puisse trouver…" (D'après la biographie de Rav Chimon Sofer)
Pluies personnelles
"Et je donnerai vos pluies en leurs temps." (26,4)
Pourquoi "vos" pluies et pas "la pluie", tout simplement. La pluie est-elle notre propriété ?
C'est qu'en réalité toute la nature n'est là qu'au service du tsadik, de l'homme complet qui est au service d'Hachem. C'est pour lui que la bénédiction se déploie. Lorsque le peuple juif s'investit dans la Tora, alors effectivement, les pluies sont les siennes... (D'après le commentaire de R. Moché Feinstein)
Bénédiction durable
"Et je donnerai ma résidence parmi vous" (26,11)
Cette promesse d'ordre spirituelle suit celle d'ordre matérielle qui concernait l'abondance agricole, la sécurité nationale, etc.
Cela peut s'expliquer par le fait que toute bénédiction matérielle est porteuse de dangers susceptibles de gâcher toute réussite. Ainsi, il est aisé d'observer que la richesse de certaines personnes provoque finalement chez eux une certaine décadence. Le peuple, dont la bénédiction garantie également une paix totale sur son territoire, pourrait également se laisser aller pour relâcher progressivement sa fidélité à l'alliance.
C'est pour cela qu'il n'est de véritable bénédiction que celle qui contient également une promesse de résidence divine parmi nous.
Ajoutons que si, comme le rapporte Rachi au début de la paracha, les bénédictions sont une conséquence de l'effort mené dans l'étude de la Tora, il en ressort peut être que la garantie d'un maintien spirituel est en effet un investissement collectif et individuel dans l'étude. Rappelons que le plus souvent, c'est à partir d'un relâchement dans l'étude de la Tora que débutèrent les manifestations de rejet de la Torah qu'ont connu tant de communautés dans l'histoire.
Même traitement
"Et toutes tes évaluations se feront selon le cycle sacré" (27,24).
On peut lire ce verset métaphoriquement : lorsque tu dois évaluer les sommes à investir pour des dépenses d'ordre personnel, fait le avec autant de mesure et d'économie que tu le fais lorsque tu évalue les sommes que tu donnes au domaine du sacré et de la Mitsva, à Tsédaka, etc… (Taam Védaat)
R. Chmouel Olivier