LOIS EN VIGUEUR LORSQUE LE 9 AV TOMBE UN CHABBAT
Etude de la Torah pendant Chabbat:
De manière générale il est interdit, la veille du 9 Av à partir de H'atsot, d'étudier la Torah. Pourquoi? Parce que la joie que procure cette étude à celui qui s'y adonne risque de l'accompagner jusqu'au 9 Av lui-même alors qu'il est interdit de se réjouir en ce jour.
Lorsque le 9 Av tombe Chabbat et que le jeûne est reporté de ce fait au Dimanche, il est interdit selon le Rama d'étudier la Torah pendant Chabbat à partir de H'atsot, à l'exception des textes qu'il est permis d'étudier le jour du jeûne (cf. Choulh'an Aroukh, Orah' Hayim, chap.553 § 2).
Toutefois, de nombreux décisionnaires (Taz, Maamar Mordékhaï, Gaon de Vilna, H'ida, Rav Ovadia Yossef, Rav Chlomo Zalman Oyerbakh etc.) s'opposent au Rama et permettent d'étudier normalement la Torah pendant Chabbat jusqu'au coucher du soleil.
Relations conjugales pendant Chabbat:
Le Chouh'an Aroukh, derrière lequel se range ici la coutume séfarade, stipule que dans le cas de figure qui nous occupe, il est possible d'avoir des relations conjugales le vendredi soir, bien qu'il s'agisse stricto sensu du 9 Av. Le Or Létsion recommande cependant de s'abstenir dans la mesure du possible. La coutume achkénaze pour sa part se range derrière le Rama qui l'interdit.
Si la femme doit se rendre au Mikvé le vendredi soir, le Michna Béroura stipule qu'en ce cas le couple aura le droit de se retrouver même selon la coutume achkénaze.
La Séouda Mafséket:
Lorsque le 9 av tombe soit un Dimanche, soit un Chabbat et que le jeûne est reporté au lendemain, il est permis, durant la Séouda Mafséket qui coïncide généralement avec la Séouda Chélichit, de consommer de la viande et de boire du vin (cf.Choulh'an Aroukh ib. chap.552 § 10), tout en s'efforçant cependant d'être quelque peu triste, ce qui n'empêchera pas de chanter les Zémirot jusqu'au coucher du soleil, ni de réciter le Zimoun si trois adultes ont mangé du pain ensemble. On veillera à achever ce repas quelques minutes avant le coucher du soleil et à ne plus rien consommer après. Il est aussi recommandé de procéder aux Mayim Ah'aronim avant le coucher du soleil, car après ce moment, il est interdit de se laver les mains, serait-ce partiellement.
Toutefois, si une personne n'a pas procédé à ces ablutions avant ce moment, elle pourra le faire après (Rav Debelsky).
Retirer des chaussures en cuir pour des chaussures en toile :
Dès la sortie de Chabbat, on prononcera la phrase "Baroukh Hamavdil Ben Kodech Léh'ol", puis on retirera ses chaussures en cuir pour d'autres d'une autre matière et on se rendra à la Synagogue. Il est important de noter que celui qui se rend à la Synagogue avant la fin de Chabbat, n'a pas le droit d'y emporter ses chaussures en toile, et ce même s'il réside dans un quartier où il est permis de porter dans le domaine public, car cela est considéré comme une action préparatoire effectuée le jour du Chabbat au bénéfice d'un jour de semaine. (Halikhot Chélomo).
Celui qui désire se montrer plus strict ôtera ses chaussures en cuir au coucher du soleil, restera en chaussettes jusqu'à la tombée de la nuit, puis mettra des chaussures en toile pour se rendre à la Synagogue (Or Lestion, Halikhot Chélomo).
L'office du Samedi soir:
Le samedi soir, avant la lecture de Ekha, on récitera sur une flamme la bénédiction "Boré Méoré Haèch". Celui qui a omis de la réciter à ce moment, pourra le faire tout au long de la nuit. Les femmes qui ne se rendent pas à la synagogue réciteront cette bénédiction à la maison. Par contre, on ne récitera pas la bénédiction sur les herbes odoriférantes, car celle-ci est l'occasion d'un plaisir qui n'est pas de mise en ce jour.
Dans la prière d'Arvit, on insèrera dans le Chémoné Esré le passage de "Ata H'onantanou" qu'on récite tous les samedis soir en guise de Havdala. Les femmes qui ne prient pas Arvit prononceront simplement la phrase" Barouh' Hamavdil Ben Kodech Léh'ol".
Havdala du Dimanche soir:
Le Dimanche soir, à l'issue du jeûne, et avant de consommer quoi que ce soit, on récitera la Havdala sur une coupe de vin, et ce même d'après les Achkénazes qui par ailleurs s'efforcent de ne pas consommer de vin jusqu'au lendemain matin. On débutera cette Havdala directement par la bénédiction "Boré Péri Haguéfen" en sautant les passages introductifs de la Havdala habituelle du samedi soir ("Richon letsion etc.") et on ne récitera ni la bénédiction sur la flamme, ni celle sur les herbes odoriférantes.
Les lois en vigueur Dimanche soir:
Lorsque le 9 Av tombe un Chabbat et que le jeûne est reporté au 10, les lois en vigueur à l'issue de celui-ci diffèrent du cas ordinaire où le jeune tombe le 9 Av. En effet, si dans le cas ordinaire on s'abstient de consommer du vin et de la viande le 10 Av (jusqu'à Hatsot selon les Achkénazes et jusqu'au soir selon les Séfarades) c'est parce que lors de sa destruction le Temple a été dévoré par les flammes jusqu'au 10. Or dans le cas qui nous occupe, l'issue du jeûne coïncide avec celle du 10 Av.
C'est pourquoi, la coutume séfarade est de lever toutes les interdictions (consommation de viande et vin, douche, lessives, audition de musique) dès le Dimanche soir. (Rav Haïm Vital, Birké Yossef, Or Letsion, H'azon Ovadia). La coutume achkénaze ne diffère de la coutume séfarade que sur un point: la consommation de viande et de vin qu'elle n'autorise qu'à partir du Lundi matin. (Cf.Rama sur Choulh'an Aroukh ib. chap.558).