Le Moh’ Dah’ouk
1 Introduction:
Une fois le Hefsek Tahara validé, nos Maîtres ont recommandé à la femme de procéder à une vérification supplémentaire qui va parachever ce Hefsek Tahara. Il consiste en une introduction interne et profonde d'un tissu témoin qui va s'y trouver durant toute la période de Ben Hachmachot c'est-à-dire la période qui sépare le coucher du soleil de la tombée de la nuit.
Le but de cette étape est de prouver que l'utérus est bel et bien refermé et que la vérification du Hefsèk Tahara n'était pas qu'un indice momentané mais qu'effectivement plus aucune goutte de sang ne s'est écoulée entre cette vérification et la tombée de la nuit.
2 Modalités de cette vérification:
Pour ce faire, la femme introduira un tissu témoin dans son vagin et le laissera depuis le coucher du soleil jusqu’à la sortie des étoiles (« Ben Hachmashot ») soit, en Israël, durant environ 18 minutes. Certains décisionnaires se montrent plus strictes et exigent, pour se rendre quitte selon toutes les opinions, de laisser le Moh’ Dah’ouk entre 25 et 30 minutes.
Il est vivement recommandé de ne pas dépasser ce temps afin d'éviter que ce Moh' Dah'ouk n'occasionne une blessure au vagin due aux frottements.
Si, au premier abord, sous un éclairage électrique, le tissu est parfaitement propre ou d’une couleur ne laissant aucune place au doute, le Moh’ Dah’ouk est immédiatement validé.
Si la couleur est plus incertaine, il est recommandé d’attendre jusqu’au lendemain matin pour l’examiner à la lumière du jour.
Il n’est pas obligatoire de tourner le Moh’ afin qu’il parvienne à tous les plis et replis comme pour le Hefsek Tahara, mais ceci est cependant recommandé .
En effet, s’il a été tourné dans tous les plis et replis, un Moh’ introduit avant le coucher du soleil pourra tenir lieu de Hefsek Tahara au cas où celui-ci (le Hefsek) s’avèrerait invalide.
De la même manière, dans certains cas, à posteriori, le Moh’ peut remplacer la vérification du premier des 7 jours de pureté, mais ce, uniquement s’il est parvenu à tous les plis et replis et qu'il est resté jusqu'après la tombée de la nuit.
Une femme pour qui l’examen du Moh’ Dah’ouk est très pénible peut se servir d’un tampon comme Moh’ (mais ainsi que nous l’avons précisé précédemment, le tampon ne pourra remplacer le Hefsek Tahara).
Le Moh’ Dah’ouk n’est pas totalement indispensable lorsque la femme débute un processus de vérification après un flux sanguin de plus d’un jour. C’est pourquoi, dans certains cas, le Rav pourra dispenser la femme d’effectuer cet examen. Par exemple, une femme souffrant de plaies ou d’irritations vaginales, ou en début de grossesse ou après un accouchement, ou une femme dont le tissu vaginal est particulièrement sensible et susceptible de saigner à cause du Moh’ devra demander à un Moré Horaa la conduite à adopter.
Si le flux sanguin a duré moins d’un jour, le Moh’ Dah’ouk devient obligatoire .
De la même manière il est recommandé d'utiliser un Moh’ Dah’ouk lorsque le flux, même s’il a duré plusieurs jours, était encore présent le jour où la femme entreprend ce processus de purification.
Par exemple, une femme qui a eu des règles de courte durée le lundi de 8h à 11h du matin, et souhaite procéder au Hefsek Tahara ce même jour avant le coucher du soleil (pour les séfaradimes si elle n’a pas eu de relations conjugales depuis jeudi soir et pour les ashkénazim dans certains cas précis), devra impérativement effectuer son Hefsek à partir de l’heure de Minh’a Kétana et le faire suivre d’un Moh’ Dah’ouk.
Par exemple une femme dont les règles débutent le dimanche et se prolongent jusqu’au vendredi à 9h du matin, pourra effectuer le Hefsek Tahara le vendredi avant le coucher du soleil, mais il sera important de faire aussi un Moh’ Dah’ouk dans la mesure du possible.
Dans certaines zones du globe (comme l’Europe et particulièrement la France ou l’Angleterre) où la période séparant le coucher du soleil de la sortie des étoiles peut durer jusqu’à 2h, le Moh’ Dah’ouk peut s’avérer pénible et, dans ce cas, on pourra utiliser un tampon, et ce, même à priori.
Si une femme a été rendu impure par une tache (impureté d'ordre rabbinique), il y aurait lieu de la dispenser du Moh’ Dah’ouk. Cependant, un nombre non négligeable de Moré Horaa ne l’en dispense pas dans un tel cas.