Chalom Rav
Il me semble que le 6 sivan nous n?avons pas reçu la torah ont a reçu la torah le jour de kipour, Je me pose la question sur le sens de chavouote, pourquoi cette fête s?appelle zéman matan toraténou ?
Chalom Ouvrakha !
Je vous envoie un Dvar Torah écrit du Rav Emmanuel Guiess Chlita de Brussel qui traite justement de votre question et que m'a envoyé le Rav Olivier Chlita.
" Kipour ? chavouoth ? Les deux sont des jours où la Thora a été donnée. Chavouoth les 1° Tables ; Kippour les 2°. A chavouoth, devaient être données les Tables écrites de Sa main, sur une pierre qu’Il fournit. On était prêts physiquement à recevoir la Thora ; le support de l’écriture, de la parole divine, était une matière céleste ; le corps humain était intégré totalement à l’expression de Sa parole.
On ne les a jamais reçues. Veau d’or. Moché les « brisa au pied de la montagne » . C’est pourquoi, en fait, on ne célèbre véritablement le don de la Thora le jour de chavouoth qu’en exil (Il ressort du bavli chabath 86b que la thora le Décalogue fut dit le 7 sivan et non le 6 ; seuls les juifs de la diaspora font de ce jour, jour de fête. Parce que en diaspora, on a l’avantage de ne pas se croire arrivés avant terme : on vit l’exil ; on sait donc que ce jour ne représente au jour d’aujourd’hui qu’une destination à venir, et non une cible atteinte) .
C’est aussi pourquoi chavouoth est la seule fête de la Thora à n’avoir pas de date ancrée dans le calendrier, dans notre rythme de vie : elle n’est pas dite « tel jour de tel mois », elle est fixée par supputation de l’Omer : « vous compterez au lendemain de pessah’ 7 semaines complètes, jusqu’au lendemain de la 7ème semaine, 50 jours…
Et vous célébrerez ce même jour: ce sera pour vous une convocation sainte ».
Dès lors que continuons-nous à célébrer, à chavouoth ? Une promesse. Une certitude d’arriver un jour à recevoir pleinement la parole divine. A Kippour, par contraste, sont données les Tables écrites de Sa main sur une pierre fournie par moché. Sa parole s’inscrit tout de même en nous, malgré la faute. Mais sur un cœur, dans un corps qui est resté d’en bas. Susceptible de produire encore de l’impureté, de l’obstruction
(C’est pourquoi à Kippour, pour recevoir cette thora, il faut jeûner, « se mortifier » selon les termes du texte. Parce qu’on la reçoit à condition d’être conscient que nous ne sommes pas encore à sa hauteur ; que notre rapport au corps constitue un obstacle ; seul le détachement des besoins du corps, détachement singulier, parce que invivable sur la durée, seul ce détachement nous met à la hauteur de cette révélation ; à chavou’oth par contre, c’est de la révélation du corps comme porteur de toujours de Sa parole qu’il s’agit ; on mange, on boit, on fête : « tous sont d’accord qu’il est impératif de festoyer à chavou’oth (bavli pessah’im 68b) ». Parce que l’on sait bien que l’on n’a pas de prise totale sur ce jour insaisissable dans notre calendrier. Pas de risque de prétention hors de propos. )"
Kol touv !