Bonjour Rav, Ma question, pourrait paraitre originale, mais je voulais savoir, si ca existe un moyen de recuperer le hechek qu'on avait dans le passe pour le olam hatorah...? Parce que depuis que je suis sortie du seminaire, et entree dans le monde du travail, le olam hatorah me m'attire plus du tout, voir sur certains sujets me repousse, alors que j'ai grandi dans une famille religieuse, toujours voulu rester dans ce dereh..., me marier avec quelqu'un qui etudie... Merci beaucoup.
Chalom!
Vous rencontrez l'échec prévisible des personnes qui sortent trop brutalement du monde idyllique et tellement spirituel de la Torah, au monde tellement matériel du travail, de l'argent etc. Et ce, avec les influences néfastes de certaines personnes que vous devez côtoyer et que vous ne côtoyiez certainement pas dans votre magnifique année de séminaire.
Mais c'est nécessaire de travailler, et de réatterrir dans un monde matériel qui ne fait pas économie des dimensions spirituelles.
Ce que je vous recommande à tout prix c'est de ne pas délaisser l'étude du Moussar. Chaque jour, sans exception, il vous faut une étude du Moussar dans un livre, avec une amie, en écoutant un cours de Torah de Moussar qui vous renforce.
Ecoutez aussi des cours de Halakha de temps à autres, et FAITES TRES ATTENTION A VOS FREQUENTATIONS, là se trouve souvent la racine de tous les problèmes.
Souvent lorsqu'on baisse de niveau, on a tendance à remettre la faute sur le monde de la Torah et à le dénigrer pour se donner bonne conscience. Le monde de la Torah est tout ce qui a de plus vrai comme vous le savez (avec toutes ses qualités, et les défauts de ceux qui l'ont mal compris ou mal vécu).
Si vous réécoutez mes cours de Paracaha Moussar et Hachkafa sur le site, je suis certain qu'avec l'aide de D., la prière, les bonnes fréquentations, vous retrouverez le goût exceptionnel au monde de la Torah.
Béhatslah'a!
Avec la permission du Rav,
j'aimerais apporter un éclairage (en tout cas, j'espère qu'il sera considéré comme tel) complémentaire.
Je prendrai également toutes les précautions nécessaires en vous disant que votre histoire n'entre peut-être pas du tout dans le cadre dont je m'apprête à parler.
En fait, une seule personne peut le savoir : vous-même.
Vous écrivez : "alors que j'ai grandi dans une famille religieuse", et j'aimerais rebondir sur votre formulation pour exposer mon idée.
Grandir dans une famille religieuse n'est pas du tout le gage de s'épanouir dans la Torah. Parfois, ce peut être même le gage d'en sortir !
Je veux dire par là que, surtout de nos jours, "famille religieuse" ne veut pas dire "famille équilibrée".
Si le cadre éducatif familial est déplaisant ou, pire, traumatisant, introduire de la Torah dans l'éducation c'est déjà parier sur le rejet futur de l'enfant, une fois qu'il a grandi.
Aussi, et de nouveau il est possible que ceci ne vous concerne pas du tout, il importe à mon humble avis de faire un 'hechbon hanefech (bilan personnel) sincère et serein, afin de se demander si la voie royale que l'on a prise, séminaire ou yechiva typiquement, a été une choisie et non une voie été imposée à contre-coeur.
C'est à mon avis le point de départ de la réflexion qu'une personne voyant ses valeurs juives vaciller, devrait se poser : dans quel climat ces valeurs m'ont-elles été transmises ?
Au cas où ce climat ne s'apparente que peu au 'olam hayedidouth (monde de l'amitié) dont parlait le Rav Wolbé z''l, il importera sans doute d'opérer une distinction à la fois intellectuelle et émotionnelle entre les deux, le climat et les valeurs, pour être en mesure de laisser l'écorce et de garder le fruit, selon l'expression de nos Sages.
En espérant que mon intervention a été utile.