chalom rav, si je fais le hallel avec berakha ( le soir de pessah) et que se presente a moi un kadich, je pourrais y repondre ou c'est une interruption dans la benection ? merci rav
Chalom Ouvrakha !
Vous posez une excellente question, et je vais tenter d’y répondre de façon circonstanciée.
Le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm chap. 488 § 1 et chap. 644 § 1) stipule « Et on bénit la bénédiction de « Ligmor Et Hahallel », et on ne s’interrompt au milieu du Hallel que dans les cas dans lesquels on peut s’interrompre en cours de lecture de la Kriat Chéma ».
Au sujet de la Kriat Chéma le Choul’han Aroukh (chap. 66 § 3) a tranché
« Pour répondre au Kaddich ou à la Kédoucha et à Barekhou, on s’interrompt même au milieu d’un verset, de même pour Modim, mais on ne dira que le mot Modim ».
Le Michna Béroura précise :
- Pendant Kaddich : On ne répond qu’à Yéhé Chémé Rabba jusqu’au mot Ytbarakh exclus. (selon le Choul’han Aroukh on dit aussi le mot Yitbarakh. Selon le Ari zal on dit jusqu’à Daamiran Béalma et c’est dans ce sens qu’a été le Kaf Ha’haïm et le Ich Matslia’h. C’est aussi dans ce sens qu’a été le Yalkout Yossef dans le cas où on s’interrompt entre 2 Paragraphes de la Kriat Chéma pour répondre au Kaddich. Mais si on se trouve en plein paragraphe, on ne dira selon lui que jusqu’à Ytbarakh inclus).
On répond aux 5 premiers Amen selon les Séfarades. Selon les Achkénazes uniquement au Amen à la fin du Yéhé Chémé Rabba. Par contre, on ne répond pas Amen après Titkabal ni après Yéhé Chélama, ni après Ossé Chalom.
- Pendant la Kédoucha : On ne dira que les phrases « Kadoch Kadoch etc. » ainsi que « Baroukh Kévod etc. ». mais on ne dira ni Nakdichakh etc. ni Yimlokh etc.
- Barekhou : Il répondra « Baroukh Hachem Hamévorakh Léolam Vaed ».
- Modim : Il dira uniquement les mots Modim Anahnou Lakh.
A présent, il ressort que pendant le Hallel, on pourrait répondre exactement dans ces occurrences et pour rien d’autre. On ne pourrait par exemple pas s’interrompre pour répondre au Amen de Ossé Chalom, ou pour répondre Amen à une Brakha, ou encore pour dire Nakdichakh.
Ceci étant, le Or Letsion (tome 3 chap. 3 § 3) tranche qu’au sujet du Hallel on peut se montrer plus indulgent, du fait :
- Qu’il existe des opinions disant que même pendant la Kriat Chéma on peut répondre entre les paragraphes à tout type de choses.
- Que selon certains, le statut du Hallel est moins stricte que celui de la Kriat Chéma.
La compilation de ces deux points permet, selon lui de se montrer plus indulgent, et selon lui, voici le résumé de cette Halakha concernant le Hallel récité avec Brakha :
- Entre les paragraphes : on peut répondre à toutes les parties du Kaddich et de la Kédoucha, de Barékhou, et même répondrez Amen à la bénédiction que réciterait quelqu’un sur un aliment et autre.
- En plein milieu d’un paragraphe : les loisb restent exactement identiques à celles de la Kriat Chéma, et elles ont été explicitées plus haut.
Par contre dans le cas où l’on récite le Hallel sans bénédiction, il n’y a aucun problème à répondre à tous les Amen etc. même en plein milieu d’un paragraphe voire même d’un verset.
Le Yalkout Yossef (‘Hannoucca page 614) quant à lui, allant un peu dans le même type de raisonnements que le Or Letsion) tranche que même en plein paragraphe du Hallel, il est possible de s’interrompre pour tous les Amen sur des Brakhot excepté les Amen de Titkabal, Yéhé Chélama et Ossé Chalom, puisque ce n’est qu’une coutume de réciter ces textes et d’y répondre Amen.
Les décisionnaires Achkénazes n’ont pas du tout été dans ce sens et selon eux, les lois du Hallel lorsqu’on récite la Brakha sont identiques à celles de la Kriat Chéma.
On pourrait encore beaucoup s’allonger sur tout type d’autres cas où il faudrait peut être s’interrompre tel que le cas où l’on appelle qu’lqu’un à monter la Torah en plein Hallel etc. et tels que le cas si on peut s’interrompre en plein milieu de la Brakha même du Hallel, mais par souci de me concentrer sur votre question, je ne me suis pas plus étendu.
Béhatsla’ha !