Chalom Rav, Pendant Chabbat, dans le salon, la porte en verre d'une bibliothèque s'est partiellement deboitée. Elle risquait de tomber et de s?éclater en morceaux coupants.J'ai donc entrepris de démonter la porte avec un tournevis pour éviter le danger pour nos enfants en bas age. Est ce permis ? sachant que la bibliothèque en question est une armoire simple mais reliée au mur par une petite équerre vissée. (j'attends toujours votre réponse au sujet de la Berakha Lechev Bassouca pour un malade) Kol touv !
Chalom !
Vous posez une excellente question complexe et je ne me suis pas empressé d’y répondre puisque cette question concerne un fait qui s’est déjà produit. Mais puisque vous avez insisté je vais tenter d’y répondre.
Lorsque le meuble en question est grand (d’une dimension de 40 Séa, soit 50cm sur 50cm et d’une hauteur de 1,5m) on ne considère plus ce meuble comme étant un ustensile mais comme faisant partie intégrante de la maison. Ce meuble n’est plus un mobilier mais un immobilier. De même s’il s’agit d’un meuble plus petit mais qu’il est scellé au sol, on le considère comme étant un immobilier puisqu’il est rattaché à l’immobilier.
Selon certains ceci n’est vrai que lorsque depuis le départ il était construit de cette façon, mais si on a pris un mobilier et qu’ensuite on l’a attaché au mur, il reste considéré comme étant un mobilier. Selon le Pri Mégadim même s’il était au départ un mobilier et qu’ensuite on l’a attaché au sol, il devient un immobilier (cf. Michna Béroura chap. 308 § 40).
La différence qui existe entre un mobilier et un immobilier est très grande. Tandis qu’au sujet d’ustensiles immobiliers on tranche que « Eim Bynian Oustira Békélim » c'est-à-dire qu’il n’y a pas d’interdit de construire et de détruire ces biens, au sujet de biens immobiliers il est clair que ceci est interdit.
Si on considère votre armoire comme un bien immobilier il est interdit de « détruire » cette armoire en y retirant la porte. Si on la considère comme un bien mobilier ceci n’est pas interdit, et en tout cas pas selon la Torah. (Cf. Choul’han ARoukh chap. 308 § 8, 9).
Dans votre cas, il y a selon ce que vous présentez un véritable danger si se trouvent des enfants en bas âge dont vous risquez de ne pas réussir à les écarter suffisamment de cet endroit.
Disons que si vous pouvez être sûr de pouvoir les empêcher de se trouver là bas, ce sera interdit de dévisser cette porte. Si vous n’en êtes pas certain, je vous recommande de demander à un non-juif de dévisser. S’il est impossible de trouver un non-juif, je vous recommanderai de dévisser de façon inhabituelle (avec un Chinouy) de sorte à rendre cela interdit que Dérabanan, et alors ce sera autorisé pour éviter un dommage à vos enfants même si celui-ci ne procédait pas vraiment d’un cas de danger de vie ou de mort (Cf. Choul’han Aroukh chap. 308 § 18 et Michna Béroura).
Béhatsla’ha !