Ce cours a été écrit par l'une des internautes très fidèles de Torahacademy pour l'élévation de l'âme de son frère za"l.
Un bon œil pour voir la bénédiction cachée
La paracha de Chélah Lékha nous décrit la tragédie survenue aux explorateurs envoyés en expédition par Moché en Terre d'Israël. Dix d'entre eux revinrent avec un rapport pessimiste dénigrant la terre d'Israël : ''C'est une terre qui dévore ses habitants… Comment pourrions nous y vivre ?''
Seul deux explorateurs Calev et Yehochoua tentèrent de convaincre le peuple du contraire.
Mais, cela ne suffit pas à calmer le peuple d'Israël qui tomba alors dans un grand désespoir à l'écoute du témoignage si déstabilisant des dix explorateurs.
Pourquoi ces hommes que la Torah décrit comme des êtres de grande stature, des tsadikim avant leur expédition ont-ils fait un rapport aussi négatif et calomnieux ?
Il est bon pour cela de comprendre le contexte et les raisons qui les ont incités à cela.
Les explorateurs, à peine arrivés en terre sainte furent témoins de nombreux enterrements de personnalités importantes. Ils interprétèrent à leur façon : la terre d'Israël dévore ses habitants.
Qui à leur place n'aurait pas pensé la même chose ? N'est-ce pas un spectacle si terrassant et déstabilisant ? Quelle fut leur erreur ?
En fait, Hachem voulait détourner l'attention des autochtones et éviter que les explorateurs ne soient repérés. Il a donc orchestré une mise en scène de décès en série de personnalités pour que l'ensemble de la population locale soit occupée à gérer ces situations d'urgence sans déceler la présence d'espions étrangers sur leur terre.
Les explorateurs décidèrent d'analyser la situation selon une vision superficielle sans chercher à comprendre et à intérioriser la promesse que D.ieu leur a faite : '' La terre que je vous donne est bonne''. Ils ont porté un regard négatif non pas seulement sur la terre mais également sur eux-mêmes : ''C'est un pays de géants. Nous étions à leur yeux comme des sauterelles''. Ils se sont vus comme petits à leurs propres yeux. Cela a entrainé par un effet miroir qu'on les a déconsidérés et qu'ils ont perdu leur stature.
La terrible punition des explorateurs n'a pas tardé à suivre puisqu'ils ont payé de leur vie par une mort exemplaire. Le peuple qui a cru à ce témoignage et en a conçu du désespoir a dû errer dans le désert pendant quarante ans sans avoir le mérite d'entrer en Eretz Israël puisque toute la génération a creusé sa propre tombe dans le désert.
Cela nous enseigne à quel point le mauvais œil est destructeur, c'est le début de la décadence et de conséquences tragiques.
Dans toute situation que l'on est amené à vivre, nous avons le choix de voir de deux manières :
- Soit notre œil bienveillant nous permet de déceler les bienfaits d'Hachem et ce qui se cache derrière des évènements en apparence'' nuisibles''.
- Soit c'est le Yetser hara qui nous fait voir la vie avec des lunettes de désespoir en nous donnant des ''conseils d'amis'' : Des phrases assassines comme '' tu vois, tu ne réussis pas'', ''regarde à quel point tu es éprouvé, Hachem ne t'aime pas! Pourquoi continuer à Le servir! ''
Quel regard porte t-on sur la vie ? Sur les situations parfois pénibles de la vie ? Sur nous-même ? Sur les autres ?
Il est dit dans Michlé '' Tov Ayin hou yevorakh'' '' Un bon œil est béni''.
S'habituer à voir le bien dans chaque situation est un travail certes parfois difficile au départ. Mais le temps et l'expérience montre que cela finit par porter ses fruits et dévoiler la bénédiction qui s'y cache.
Voir le bien en soi ouvre des perspectives, permet de renforcer sa confiance en soi pour mettre en lumière les trésors enfouis en soi. Ne pas voir ses propres qualités revient à passer à coté de potentiels de vie source de bénédictions et de satisfactions.
Avoir un œil bienveillant envers son conjoint, ses enfants c'est aussi prendre conscience qu'ils représentent un monde à part entière et les régénérer. Tout commence par le regard.
Il est clair que cela oblige à changer de lunettes et à corriger notre vision qui peut parfois nous conduire vers des chemins opposés à la direction vers laquelle Hachem veut nous mener, vers le bien. Le jeu en vaut la chandelle.
Leilouy nichmat de Itshak Brami ben Jaqueline Mazal Tov z''l