si on a fait chacol sur un cafe le matin, et que l'on est reste toute la journee a la maison, doit on refaire chacol sur autre chose, par exemple de la viande? et si une seule fois suffit, doit on faire a chaque fois bore nefachot?
Chalom Ouvrakha !
C'est une question un peu longue. En fait et en résumé si vous buvez une boisson sur laquelle vous devez faire Néfachot (par exemple 86 ml d'eau bue rapidement en une ou deux fois) vous faites Néfachot juste après et ensuite vous referez Chéhakol la fois d'après.
S'il s'agit de café pour les Séfaradim qui ne récitent pas de Brakha A'harona dessus, vous pouvez rester avec la même Brakha toute la journée.
Toutefois ceci dépend de plusieurs facteurs. Par exemple si votre chocolat est préféré à vous plus que le café, alors là non. Ceci dépend aussi beaucoup des opiniosn Séfarades et Achkénazes, les Séfarades étant beaucoup plus indulgents à ce sujet que les Achkénazes pour lesquels dans beaucoup de cas il faut refaire la Brakha.
J'ai un cours écrit à ce sujet, je vous le met ici :
Qu’inclut-on dans la bénédiction sur un aliment ?
La bénédiction préalable récitée sur un aliment inclut parfois d’autres aliments et les dispense de bénédiction préalable. Dans d’autres cas, cette bénédiction ne concernera que l’aliment sur lequel elle a été récitée. Ceci dépend de différents facteurs que nous allons détailler avec l’aide de D…, et tout particulièrement de l’intention de la personne au moment où elle récitait cette bénédiction.
1) L’intention claire d’inclure un autre aliment
Nos Sages ont enseigné la possibilité au moment où l’on récite la bénédiction préalable sur un aliment, d’avoir l’intention d’acquitter un autre aliment dont la bénédiction est semblable.
Ainsi, celui qui désire manger une pomme et une poire, et qui, en récitant Boré Péri Haèts sur la pomme, a l’intention explicite d’inclure la poire dans cette bénédiction, aura, sans aucun doute, acquitté la poire aussi par sa bénédiction.
Les décisionnaires sont en controverse dans le cas où, lors de la bénédiction Boré Péri Haadama, on avait une intention claire d’acquitter un fruit (de bénédiction Boré Péri Haèts).
En effet, si en récitant Boré Péri Haadama sur une tranche de pastèque, on avait l’intention claire d’inclure la pomme qu’on mangerait ensuite, on se place au milieu d’une discussion entre les décisionnaires.
L’opinion de Shoulhan Arouh est que la bénédiction sur la pastèque, Boré Péri Haadama, a acquitté la pomme sur laquelle on ne devra pas réciter de bénédiction, étant donné sa claire intention de l’acquitter lors de sa bénédiction Boré Péri Haadama.
L’opinion d’autres décisionnaires diverge, ceux-ci tranchent que la pomme ne peut être acquittée de bénédiction par le Boré Péri Haadama de la pastèque.
C’est pourquoi, le Michna Beroura conclut qu’il sera préférable, dans cette situation, de sortir de la pièce en causant un Shinouï Makome (changement de place) ou un Hesseah Hadaat (détachement de l’esprit) du repas qu’il est en train de consommer, afin de réciter la bénédiction appropriée sur la pomme d’après toutes les opinions.
Il est important de souligner que, même d’après le Shoulhan Arouh, il faudra éviter de se placer dans de telles situations en ayant l’intention de rendre quitte un fruit dont la bénédiction est Boré Péri Haèts lorsque l’on récite Boré Péri Haadama sur un autre aliment. Il sera toujours préférable dans ce cas de réciter Boré Péri Haèts sur le fruit et Boré Péri Haadama sur le légume ou la pastèque en question.
2) L’intention clairement définie de ne pas inclure un aliment
De la même manière qu’une intention claire permet d’inclure un aliment dans une bénédiction, elle permet aussi, à l’inverse d’en exclure un aliment.
Par exemple, celui qui lors de sa bénédiction a l’intention claire de n’y inclure que les pommes et non les poires, devra, s’il veut manger des poires, réciter à nouveau Boré Péri Haèts avant d’en consommer.
Cette intention peut fonctionner aussi pour limiter la quantité d’aliment incluse. Celui qui a l’intention claire de n’inclure qu’une seule pomme dans sa bénédiction devra réciter à nouveau Boré Péri Haèts sur une seconde pomme.
Il reste évident, qu’en général, on s’abstiendra de telles intentions, vu qu’elles entraînent des bénédictions superflues ce qui est interdit.
Dans certains cas, ce genre d’intention peut s’avérer utile comme dans les cas de doute qui induisent une bénédiction supplémentaire. Par exemple, celui qui souhaite manger du chocolat concentré est confronté à une controverse entre les décisionnaires : doit-il réciter Boré Péri Haèts ou Chéhakol ?
S’il souhaite dans le même temps, manger une pomme la situation devient problématique. La pomme étant Boré Péri Haèts sera mangée en premier, induisant un doute sur le chocolat ; s’il est Haèts il est rendu quitte par la pomme, mais non s’il est Chéhakol.
La solution consiste à avoir l’intention de ne pas inclure le chocolat dans la bénédiction de la pomme ce qui permet de réciter dessus Chéhakol.
3) L’intention non spécifique
Dans l’immense majorité des cas, lorsque nous récitons une bénédiction nous n’avons ni l’intention d’inclure ni l’intention d’exclure certains aliments. Notre intention reste « générale », puisque dite sans intention spécifique.
La bénédiction sans intention spécifique peut rendre quittes d’autres aliments sans certaines conditions qui font l’objet d’une discussion entre le Shoulhan Arouh et les décisionnaires ashkénazes.
3.1) Celui qui récite une bénédiction sans intention particulière sur un aliment n’aura pas besoin de réciter une nouvelle bénédiction sur une seconde portion de ce même aliment, et ce, selon toutes les opinions.
Par exemple, celui qui a récité Boré Péri Haèts sur une pomme sans intention particulière, et qui, par la suite, en tire une seconde du frigo, ne devra pas réciter à nouveau la bénédiction avant de la consommer.
3.2) Celui qui récite une bénédiction sans intention particulière sur un aliment, devra réciter une nouvelle bénédiction sur un aliment dont la bénédiction est différente, et ce, selon toutes les opinions.
Par exemple, celui qui a récité Boré Péri Haadama sur une fraise sans intention particulière, devra, selon toutes les opinions, réciter Boré Péri Haèts sur la pomme qu’il veut tirer du frigo.
3.3) Celui qui récite une bénédiction sans intention particulière sur un aliment et à qui l’on apporte un aliment différent mais dont la bénédiction est identique à celle du premier, se trouve confronté à une controverse :
- Pour les Séfaradim : Il n’aura pas besoin de refaire la bénédiction même si il a complètement arrêté de manger du premier aliment, tant qu’il n’a pas décidé de mettre fin à sa collation. Même si les deux aliments sont fondamentalement différents, (par exemple l’un venant pour rassasier et l’autre à titre de dessert, l’un étant liquide et l’autre solide), on ne récitera pas de nouvelle bénédiction.
Par exemple, celui qui a récité Boré Péri Haèts sans intention particulière sur une pomme et ne désire plus manger de pomme mais souhaite manger une poire ne devra pas réciter la bénédiction puisque leur bénédiction est identique et qu’il n’avait pas mis fin à son repas.
De la même manière, celui qui a récité Shéakol sans intention particulière sur un verre de Coca Cola, ne devra pas réciter de bénédiction sur la sucrerie qu’on lui apportera par la suite.
- Pour les Ashkénazim : Selon la Michna Beroura, si lors de la bénédiction, le second aliment se trouvait devant lui, les deux bénédictions étant identiques, on ne récitera pas à nouveau la bénédiction sur le second aliment même si celui-ci est de nature différente (comme l’un solide et l’autre liquide). Si le second aliment n’était pas devant lui au moment de la bénédiction, mais a été apporté par la suite, avant qu’il n’achève de consommer le premier aliment, point n’est besoin de réciter à nouveau la bénédiction.
Si en revanche, il avait achevé la consommation du premier aliment avant qu’on lui apporte le second, il devra réciter à nouveau la bénédiction.
Si les deux aliments sont de nature différentes (comme un solide et un liquide) la bénédiction récitée sans intention particulière sur le premier aliment n’acquittera pas le second aliment même si les bénédictions sont identiques et qu’il n’avait pas fini de manger lorsqu’on lui a apporté le second.
Kol Touv !