Chalom Rav, Il y a une berakha dans la tefilat arvit qui est rajouté par certaines communautés Comment se fait - il que l'on peut rajouter une berakha et que pas toute les communautés ne la récite ?
Merci bcp rav
Chalom !
Vous posez une excellente question !
Le Tour (chap. 236) explique qu’à l’époque où les synagogues se trouvaient dans les champs, et où il était risqué d’y rentrer trop tard, nos Sages ont instauré la prière de « Yrou Enénou », pour suppléer à la longue Amida. Le Tour conclut que de nos jours où les synagogues ne se trouvent plus à des endroits dangereux ces versets sont tout de même récités. Des propos du Choul’han Aroukh (chap. 236 § 1) il apparaît que la coutume la plus répandue est de ne plus réciter ces versets.
Le Kaf Ha’haïm (chap. 236 § 12) rapporte que la coutume de nombreux Séfaradim est de ne pas la réciter et que telle était la coutume du Ari zal.
La coutume des marocains est de réciter ces versets lors de la Tfilat Arvit.
Kol touv !
Chalom; merci au Rav pour la réponse et à la questionneuse.
Mais alors, ça les dispensait carrément de Arvit ? [Ce n'est pas déjà la fonction de Avinénou ? ] Et si cela les dispensait, comment peut on réciter cette Bérakha et faire tout de même la Amida de Arvit après (sans Tnaï) ?
Y a-t-il besoin d'un Minyan pour que les Marocains qui en ont le Minhag puissent la réciter ?
Merci Rav et désolé de cette avalanche de questions !
Chalom !
Vous posez une excellente question.
Il se peut que les gens à l'époque récitaient Yrou Enenou en Mynian et qu'ensuite une fois rentrés chez eux, ils récitaient la prière de Arvit en bonne et due forme !
Si on ne dit pas comme cela et qu'on considère que cela les acquittait, vous posez une excellente question, pourquoi ne pas réciter la prière courte récitée en cas de danger (Havinénou) qui est une prière de la Guémara et pas des Richonim.
Je n'ai rien trouvé d'explicite à ce sujet. Si vous trouvez des informations complémentaires, veuillez me les donner. Si j'ai des nouvelles pour vous, je vous les donnerai Bli Neder !
Kol touv !
Chalom Rav Je n'ai pas la réponse à la question, mais quelques éléments:
Après avoir vu plusieurs Habourot au sujet de cette Berakha, il semblerait que de nombreux posskim amènent une autre explication à cette Bérakha (et les pessoukim qui l'accompagnent) que le remplacement de la Amida: elle aurait été instituée pour faire une interruption entre Kriat Chéma et la Amida et bien MONTRER que Téfilat Arvit Réchout (à l'origine. simplement, de nombreux Richonim ne la disaient pas et je suppose que c'est justement parce que à leur époque déjà ce n'était plus seulement Réchout ? ) et que, par conséquent, il n'était pas nécessaire d'être Someh guéoula et Téfila. (je m'étonne de cette explication parce que le Kaddich fait déjà interruption, n'est ce pas ? quel intérêt alors de rajouter cette Bérakha ? d'autant plus que ça parle de Guéoula dans ces pessoukim, comme le remarquent Tossfot, donc ce n'est peut - être pas vraiment une interruption comme semble l'indiquer le S.H sur place).
Voici un échantillon de ces Posskim: Sefer Hapardess LéRachi (92), Shibolei Haléket (54) .
Donc ces Posskim me répondraient que ça ne les dispensaient pas de Arvit, que de toute façon, à leur époque, ils n'avaient pas l'obligation de faire.
Autre élément de réponse: Pour Tossfot, l'introduction de ces pessoukim est liée au danger mais pour une raison différente: comme il était dangereux de sortir dehors, ces pessoukim permettaient d'ATTENDRE les retardataires pour ne pas qu'ils rentrent seuls (je n'ai peut - etre pas bien compris _ Berakhot 2 "chenayim lefanéa").
Mashma que ça ne les acquittait de rien du tout et que ça ne remplaçait pas la Amida. Encore un autre élément de réponse: peut être que même si on admet, comme le Tour, que c'était pour suppléer à la Amida à cause du danger, ces Pesoukim et cette Bérakha (que certains considèrent comme Lévatala puisqu'elles n'apparait pas dans le Talmud - R"ch [qui c'est ?] rapporté par le Orh'ot H'aïm) ont forcément été introduits à une époque très ancienne où Arvit était Réchout.
Donc, peut être qu'ils ne priaient pas du tout la Amida de Arvit, si ce n'est ces Pessoukim (j'ai l'impression que c'est ce que dit le Prisha sur le Tour, 236:9), 8 c'est à dire qu'ils n'avaient pas besoin de s'acquitter de Arvit (donc pas besoin de refaire) - mais ces Pessoukim (18 Azkarot) rappelaient en quelque sorte la Amida de Arvit (cette explication va bien avec ceux qui pensent que ces Pessoukim ont été institués lors d'une Chaat Hachmad où il était interdit aux Juifs de prier Arvit; ces Pessoukim rappelaient donc la Téfila; un peu comme la Haftara) Plus tard, la téfila de Arvit est devenue obligatoire (ou alors la guézéra a été levée) et le Minhag de dire ces Pessoukim a subsisté.
Merci Rav d'avoir lu jusque là, désolé pour les nombreuses probables erreurs de compréhension
Chalom !
C'est vrai que je n'avais pas pensé à l'idée que c'est peut être lorsque Tfilat Arvit était Réchout (facultative).
Bravo pour toutes ces recherches fortes intéressantes !
Ah, et je viens de voir une référence au Rashba sur Berakhot 4/2 qui dit EXACTEMENT comme vous: que, en rentrant chez eux, ils priaient Arvit en bonne et due forme