Chalom Rav !
J' aimerai savoir si il est possible de lire a l' issue de chabbat les informations sur des sites tels que ynet ou autre puisque il est presque sur que le suivi d' information a été écrit par des juifs pendant chabbat , or il y a une interdiction de profiter de la aveira d' un juif même a l' issue de chabbat ?
Chalom ouvrah'a!
Vous posez comme à votre habitude une question de Talmid H'ah'am.
Je souhaitai donc vous y répondre comme on répond à une vraie question de Halah'a.
Or, Vendredi je n'avais pas suffisamment de temps, j'ai donc préféré attendre ce soir, plutôt que vous apporter une réponse incomplète.
Avant même de rentrer dans la question complexe de Halah'a que vous soulevez, j'aimerai vous rappeler ce que les Géants de toutes les générations nous ont toujours enseigné.
A savoir qu'il est totalement déconseillé, voire même interdit de lire les journaux non religieux, pour des raisons évidentes, que vous pouvez imaginer.
Succinctement:
1- Les photos indécentes qui s'y trouvent et qu'on ne peut ne pas regarder lorsqu'on lit un journal.
2- Les écrits antireligieux qui s'y trouvent au quotidien et qui ont sur nous une mauvaise influence qu'on le veuille ou non.
3- Le manque de Emouna qui est transmis à notre insu. Pour ne prendre qu'un exemple récent, durant toute la guerre de "Bordure de protection" avec tous les miracles qui se sont produits, seules les radios religieuses étaient capables de mentionner les mots "Barouh' Hachèm" au moment où elles annonçaient les miracles dont nous étions témoins. Dans les autres radios pas une seule mention à D. Qu'on le veuille ou non, cet orgueil humain est transmis et a une influence sur nous et sur notre sensibilité.
Voilà en quelques mots les principales raisons.
Pour en arriver à votre question de Halah'a.
Le Choulh'an Arouh' écrit (au chapitre 318) que lorsqu'un travail interdit pendant Chabbat a été fait par un juif de façon voulue (Bémézid), cette chose-là est interdite à cette personne pour toujours. En revanche les autres personnes, ont le droit de profiter de cette chose là depuis la sortie de Chabbat.
A priori, il ressort de cette Halah'a qu'il est tout à fait autorisé de profiter de ces informations bien qu'elles ont été écrites pendant Chabbat, vu que si elles ont été écrites par des juifs la Halah'a est qu'il est autorisé d'en profiter immédiatement à l'issue de Chabbat.
Simplement, il faut aller un peu plus loin (concentrez vous bien s'il vous plait c'est un peu pointu):
Dans le cas où un non juif aurait effectué un travail interdit pour un juif pendant Chabbat, le juif peut en profiter le Samedi soir uniquement à partir de "Kédé Chéyaassou". C'est-à-dire qu'après la sortie de Chabbat, il faut encore attendre le temps que cela prend de faire ce travail interdit.
La raison pour laquelle il y a une différence entre un travail effectué par un juif où il est possible à un autre d'en profiter tout de suite à l'issue de Chabbat, et le cas où un non juif a effectué un travail pour un juif, où il faut attendre ce laps de temps, est double:
1- Concernant le cas d'un non juif on a peur que si on autorise au juif de profiter de cette action dès la sortie de Chabbat, il risque de demander à ce non juif ou à un autre, une prochaine fois de faire des actions interdites pendant Chabbat, afin de pouvoir en profiter dès lors le Chabbat terminé. C'est pourquoi nos Sages nous ont dissuadé de le faire en nous montrant bien qu'on n'a rien à gagner à le faire puisque de toutes les façons on ne pourra pas en profiter dès la sortie de Chabbat, vu qu'il faudra attendre le temps que cette opération prend à être effectuée, il s'avère qu'on a rien gagné.
Par contre on ne craint pas qu'un juif en vienne à demander à un autre juif de faire une action interdite pendant Chabbat pour pouvoir en profiter dès lors Chabbat terminé.
La différence provient du fait que de demander à un non juif de faire un travail interdit ne nous semble pas être très grave et donc on peut être amené à le faire.
Par contre demander à un juif de faire quelque chose interdit pendant Chabbat est grave à notre esprit et donc, on n'en viendra pas à lui demander de faire ces choses interdites.
2- Dans le cas du juif qui a effectué un travail interdit pendant Chabbat, on suppose que même si on en vient à lui demander de faire quelque chose interdit une prochaine fois, il refusera, et le fait qu'il ait trébuché cette fois ci ne prouve en rien qu'il trébuchera à nouveau la prochaine fois, c'est pourquoi nos Maîtres ne se sont pas montré sévères et n'ont pas exigé qu'on attende à l'issue de Chabbat le temps que prend de faire cette opération. Par contre si on demande à un non juif une prochaine fois de faire quelque chose qui est interdit pour nous, il le fera sans doute à nouveau.
Revenons-en à notre sujet.
Fort de ces propos, le Pri Mégadim a écrit que dès lors qu'il s'agit de personnes non religieuses, on considère cela comme s'il s'agissait d'un non juif qui avait fait cette opération pour un juif. Et, il faut donc attendre à l'issue de Chabbat le temps que prend de faire ces opérations-là, et simplement après c'est autorisé de profiter et de lire ces informations.
Le Rav Elyachiv zatsal dans son Kovets Téchouvot écrit que cette loi du Pri mégadim dépend en fait des deux raisons évoquées plus haut.
Si la raison pour laquelle il faut attendre dans le cas d'un non juif et non dans le cas d'un juif provient du fait que dans le cas du juif il n'est pas à craindre qu'un juif li demande une prochaine fois de faire un acte interdit, il en va de même pour une personne non religieuse, le juif religieux ne risque pas d'en venir à lui demander de faire quelques chose d'interdit un prochain Chabbat.
Si la raison est la seconde qu'on sait que le juif n'acceptera pas de transgresser Chabbat une seconde fois, ceci est vrai pour un juif pratiquant à qui il arrive de tomber, mais pas à un juif qui transgresse toutes les semaines le Chabbat. Et donc, d'après cette raison, il est vrai qu'il convient de nécessiter une attente à l'issue de Chabbat ainsi que l'écrit le Pri Mégadim.
Simplement le Rav Elyachiv écrit qu'il y a lieu d'autoriser et de se baser sur la première raison. (Il parle du cas d'un autobus qui vient nous chercher juste à l'issue de Chabbat, et on sait très bien qu'il a commencé son parcours pendant Chabbat pour pouvoir être arrivé à notre station juste à l'issue de Chabbat). Le Rav Oyerbah' zatsal dans (Minh'at Chélomo tome 2 va dans le même sens).
Je précise tout de même, que certains Décisionnaires tels que le Ktav Sofèr, et c'est dans ce sens que tranche le Rav Nissim Karlits Chlita, disent que dans un tel cas on n'a pas le droit de profiter de ces informations, même longtemps après Chabbat.
Effectivement, tout ce qu'on a autorisé à un autre juif de profiter d'un travail interdit après Chabbat, même si celui-ci a été effectué pour ce juif précis, c'est d'après eux, uniquement lorsque ce juif a transgressé le Chabbat de façon ponctuelle. Mais un juif qui a l'habitude de transgresser le Chabbat chaque semaine (comme dans votre cas) et qui fait des travaux interdits pour d'autres juifs, ces juifs là pour lesquels ce travail a été effectué n'auront jamais le droit d'n profiter, de la même façon que cette personne elle-même qui a profané le Chabbat n'aura jamais le droit d'en profiter.
Mais en pratique comme je l'ai écrit plus haut, de nombreux Décisionnaires n'ont pas été d'accord avec cela, ainsi que l'a prouvé aussi le Har Tsvi et autres Décisionnaires.
En résumé:
Efforcez vous autant que possible de ne pas vos informations dans des sites non religieux.
A l'issue de Chabbat, l'idéal est de ne pas lire les informations dont vous savez qu'elles ont été écrites par des juifs pendant Chabbat, et ce, même après une longue période de sorte à vous acquitter de l'opinion du Ktav Sofèr et du Rav Karlits.
D'après certains il sera possible uniquement après avoir attendu le temps qu'a pris la rédaction de ces propos (Opinion du Minh'at Ytsh'ak à partir des enseignements du Pri Mégadim mentionné plus haut). Enfin certains autorisent même immédiatement à la sortie de Chabbat.
Kol touv et Béhatslah'a!
Merci Rav d'avoir pris tout ce temps pour répondre a ma question . Votre réponse est claire, je pense avoir bien tout compris.Toda !!
Merci!
C'est pour les Talmidé H'ah'amim comme vous et les autres internautes qui nous suivent que j'ai pris le temps de faire un peu de pilpoul à l'écrit, je savais que cela vous ferez plaisir!
Kol touv!
Chalom Rav, Je me suis posée la question dans l autre sens c est a dire le vendredi alors qu' en Israël Chabat est déjà rentre mais pas encore en France,est il permis de voir ces mêmes sites a ce moment là? Merci beaucoup!!!! Kol touv et hodech tov
Chalom Ouvrah'a!
Je vous avoue que votre question est excellente, et que cela fait déjà plusieurs jours que je cherche à voir si elle n'a pas été abordée par les Décisionnaires et je n'ai trouvé encore aucune trace.
Je comprend que l'on veuille interdire, et je comprendrai aussi ceux qui voudraient autoriser.
Je ne peux pour l'instant rien vous dire de plus que cela, et je poursuit mes recherches, peut être poserais je cette question à un Gadol.
En tous cas merci à vous et à tous les chers internautes pour vos questions passionnantes.
Kol touv!
merci pour ces développements forts intéressants. je comprends l'hésitation face a la question de savoir si on peut visiter un site israélien quand en France Chabat n'est pas encore entre. la question a été posée a un groupe de rabbanims il y a une demi- douzaine d' années et ils ont opte pour l'interdiction puisqu'il n'a pas été précisé dans les livres si l'interdiction, concernant les ''autres'', de jouir d' une melakha le jour même de Chabat concerne le Chabat du transgresseur.... ou celui des autres! (chout marre habezek volume 8). ce n'est apparemment pas l'avis de l'auteur du chout ''hemda guenouza'' (qui m'est totalement inconnu) qui- a partir du moment ou l'on n'exige pas d'attendre un délai quelconque pour profiter du hiloul a motsae chabat, et que l'on peut en profiter immédiatement puisque le chabbat est sorti, -ne voit aucune raison de se montrer plus sévère avant l' entrée du chabbat. (cite par un certain reb David Lichtenchtein dans un essai halakhique tout aussi inconnu et qui s'appelle ''kountrass ha-internet bahalakha''.) ma question est la suivante: n'y a t-il pas lieu d'interdire tout profit de hiloul chabat dans les cas mentionnés par les internautes, et ce pour une autre raison, c'est que rambam semble dire (chabat 6,2) qu'un juif ne pourra jamais profiter d'une melakha produite publiquement par un goy pour lui pendant chabat? si nous considérons que pour le coup, il n'y a pas lieu de faire la différence entre un juif et un non juif, et que nous considérons l' activité médiatique sur le web comme publique, cela poserait donc un problème. désolé de la longueur de cette question et des quelques références l'accompagnant, ce n'est que pour mieux masquer mon ignorance.
Chalom Ouvrah'a!
Je disais l'autre jour que parmi les internautes qui nous suivent sur ce site, il y a aussi des personnes extrêmement calées en Halah'a et qui posent d'ailleurs des questions très pointues. Vous en êtes la preuve.
Merci pour ces références très précieuses et rares.