Chers amis!
Nous savons que le Talmud se sert fréquemment de moyens mnémotechniques pour nous permettre de nous souvenir du canevas de la Sougia de Gémara.
Ce qui est surprenant est de constater que le moyen employé dans le traité de Baba Batra (en page 46), vous êtes invités à le voir de vos propres yeux, n'est pas moins que Amalek Siman עמלק סימן
Comment expliquer que la Gémara en plein Talmud ose mentionner le nom de notre pluis grand persécuteur, dont c'est une Mitsva de l'effacer, pour faire office de moyen mnémotechnique?
D'autant que vous êtes d'accord avec moi que dès lors que ceci fait partie intégrante du Talmud, jamais personne n'osera l'effacer, or, nous avons une Mitsva généralement d'effacer le souvenir de Amalek, sûrement le mentionner à tors et à travers?
Ceux qui ont une réponse à apporter les jours qui suivent sont invités à la proposer en cliquant sur le bouton "Poser une question complémentaire".
Béhatslah'a!
Kvod Harav,
Ma réponse est entièrement inspirée de commentaires que j'ai pu lire sur internet (sur le site dafhayomi.co.il, Matzav.com, d'un Rav de Tzur Hadassah cité dans le Jerusalem Post) que j'ai un peu complété après des discussions avec mon cher ami Gabriel. Je m?excuse d?avance des erreurs éventuelles.
Tout d'abord le nom Amalek est un moyen mnemotechnique de se rappeler 4 sujets de la Guemara qui discute qui peut être témoin d'un créancier :
1. A (Ayin) fait référence à Arev Me'id la'Loveh (ligne 19) ? le garant
2. M (Mem) fait référence à Malveh Me'id la'Loveh (ligne 21) ? le préteur
3. L (Lamed) fait référence à Loke'ach Rishon Me'id la'Loke'ach Sheni (ligne 22) ? l?acheteur
4. K (Kuf) fait référence à Kablan Amri Lah Me'id (ligne 1, Daf 47a) ?
le promoteur Dans son commentaire sur la Sougya, le Rav Yaacov Emden se pose cette question de savoir comment la Guemara peut utiliser le nom de Amalek, dont nous avons une Mitsva d'effacer son nom (Devarim Ki Tetsé : 19), pour mémoriser la Torah.
En effet, cela fait ressortir des étincelles de sainteté de lui? Il explique qu'il est permis de faire cela grâce à plusieurs arguments : - le verset de la Torah semble nous dire que c?est permis : « tu effaceras le souvenir d?Amalek de dessous le ciel ? n?oublie pas ! ». Nous pourrions donc utiliser le nom d'Amalek afin de ne pas oublier des détails de la Torah - La Guemara dans Gittin 57b fait allusion à des étincelles de sainteté d'Amalek : Haman était un descendant de Agag, le roi d'Amalek (Esther 3 :1 ; Chemouel I, 15 :8) mais les petits fils d'Haman étudiaient la Torah à Bnei Brak - Bien que nous ayons l'obligation d?effacer les traces d?Amalek, nous sommes obligés de nous souvenir de ses mauvaises actions (comme un devoir de mémoire) - Une explication (que je trouve magnifique) s'inspirant de la Guemara Kiddoushin 30b « Si je Yetser Hara cherche à te faire du mal, traîne le au Beth Hamidrach ». En mettant le nom d'Amalek au coeur d?un passage de la Guemara, il est clair qu?il sera emmené au Beth Hamidrash et qu'alors il sera désarmé
Chavoua Tov,
Nathan
il me semble que d en faire un moyen mémotechnique le met au service de la kedoucha et ce n est donc pas nessecaire de l' effacer
Chalom Ouvrah'a!
Bravo à Nathan pour avoir trouvé la bonne réponse, et l'avoir rédigée et expliquée de façon complète, affinée et investie.
Ainsi qu'à Anael Mimoun pour avoir proposé une explication aussi très intéressante.
Pour écouter la réponse en vidéo, cliquez:
http://www.torahacademy.fr/zachor-et-limoud-torah
Kol touv et Béhatslah'a à tous!